La confiance en soi chez le ou la jeune vétérinaire

Le Dr Frederick Needham, en 1980, est un des premiers à indiquer que la confiance en soi peut avoir une relation avec la santé mentale en se concentrant sur les conditions d’hébergement des asiles en leur offrant une plus grande liberté d’action.

Vaste sujet soulevé par le témoignage de notre toute première vétérinaire anonyme qui a répondu à la question « Quels conseils donneriez-vous à la jeune version de vous-même ? » pour ma Paroles de véto (à retrouver sur Instagram ou Spotify. Elle nous évoque sa difficulté de s’affirmer et d’avoir confiance en elle au début de sa carrière lorsqu’elle était face à un client un peu trop assertif.

Différence entre estime et confiance ? 🤓

La confiance en soi est la croyance en notre capacité à accomplir ce que l’on souhaite faire et l’estime de soi est plutôt une évaluation de sa propre valeur. Il va sans dire que les deux sont étroitement liés et qu’il est difficile d’imaginer que l’un aille sans l’autre.

Une définition spécifique pour le vétérinaire ? 👩‍⚕️

En avoir assez pour faire mais pas trop pour mal faire ? S’agirait-il d’une balance délicate entre l’assurance et le doute car trop de l’un ou de l’autre ne ferait pas de nous de bons vétérinaires ?

Etre apte à faire le bilan de nos connaissances acquises lors de nos études et de notre expérience, donner de la valeur à ce bilan, tout en nous remettant suffisamment en question pour ne pas passer à côté de choses importantes qui pourrait influencer notre diagnostic, traitement, approche.

Facile ? 🤔  Clairement pas. En tout cas, pas pour moi et pas pour de nombreux vétérinaires avec qui je discute et ceux que je lis attentivement sur les différentes pages facebook de la profession.

La confiance en soi pour le vétérinaire, une histoire d’expérience ?

La confiance en soi, il faut la nourrir 🍔

J’aime beaucoup la notion d’alimenter la confiance en soi car il s’agit bien de nourriture. Cette confiance en soi peut rapidement se retrouver à la diète et littéralement crever de faim alors qu’il ne serait peut-être pas si difficile de lui donner quelques miettes pour survivre, voire un peu plus, pour assister à un véritable épanouissement.

L’expérience contribue positivement à la confiance en soi 🧔🏽

Cette notion est assez intuitive et avérée. Dans le cadre de notre profession de vétérinaire, on se dit que plus on gère de cas dont le résultat final sera positif, meilleur vétérinaire on deviendra.

De ce fait, est-ce une fatalité de démarrer avec un niveau faible de confiance et de devoir attendre X années avant de se sentir à l’aise dans ses bottes ? Et une fois acquise, perdure-t-elle dans le temps, immuable ?

Vous connaissez la réponse à cette dernière question. De manière générale, dans cette profession, nous nous remettons beaucoup (trop) en question et certains d’entre nous souffrons carrément du syndrome de l’imposteur (sujet abordé plus tard dans un autre article).

Comment est-il possible d’améliorer notre confiance et celle des plus jeunes pour qu’ils se sentent rapidement plus à l’aise et puissent ainsi mieux gérer leurs cas au quotidien sans commencer à s’imaginer que ce métier n’est vraiment pas fait pour eux ?

La confiance en soi vétérinaire: une histoire d’évaluation et de formation ?

Facile de s’évaluer à l’école  🎓

Quand on est à l’école, il est relativement facile de savoir si on est bon ou pas. On étudie, on passe des examens et on a des résultats en conséquence.

Mais en pratique… 👩‍⚕️

Arrivés en clinique, à notre grand soulagement, fini les interros … mais en réalité, on est complètement déstabilisé. Comment savoir si ce qu’on fait est bien ?

On a souvent comme seul facteur d’évaluation, la guérison de l’animal, ou à minima la « bonne » gestion (et je vous encourage à définir « bonne ») du cas. Une autre façon de s’évaluer peut être la satisfaction du propriétaire…

Le réconfort des formations 🧠

Une des raisons pour laquelle on est tellement attaché à la formation continue au-delà du fait qu’elle soit nécéssaire à notre évolution, c’est qu’étudier et être évaluer, c’est notre zone de confort, notre doudou.

Voilà, vous avez compris, pas évident de construire cette confiance en soi rapidement et efficacement. Donc que manque-t-il à cette recette ?

Ok, mais concrètement comment faire pour alimenter cette confiance en soi ?

Avoir confiance en ses compétences et sa capacité à accomplir son travail 💪

Vous l’avez compris, la confiance en soi vient en partie de savoir si on fait du bon travail ou pas et si on doit attendre 10 ans d’expérience, c’est un peu long… voire trop tard pour certains.

Plus d’encadrement et d’évaluation 🙋🏻‍♂️

Il faudrait donc que les vétérinaires plus expérimentés aident les jeunes à se former pratiquement et les évaluent, que les jeunes vétérinaires demandent à leurs confrères plus expérimentés à mettre en place des formations pratiques et des méthodes d’évaluation.

Des évaluations régulières et des entretiens annuels 📝

Bien que j’encourage des évaluations plutôt régulières pour les jeunes qui débutent leur carrière. Un bon départ serait de mettre en place un entretien annuel chez tous les associés et salariés de la structure, vétérinaires et non-vétérinaires. L’objectif étant d’avoir un benchmark individuel pour tout le monde et d’identifier clairement les besoins de chacun, notamment sur celui de l’accompagnement et du développement personnel necéssaire pour évoluer avec sérénité au sein de la clinique et dans sa profession.

Vous pouvez commencer dès maintenant et si cela vous semble mission impossible, retrouvez les points clés pour faire un bon entretien annuel en clinique vétérinaire sur cet article de blog ou en replay vidéo sur YouTube ou audio sur Spotify.

Je vous promets, vous allez voir la confiance en eux de vos collaborateurs et la vôtre évoluer rapidement dans la bonne direction.

Le mot de la fin 

J’aurais pu aller repêcher des tips éphémères scriptés sur internet sur la confiance en soi. J’ai choisi de vous parler grâce à mon expérience et de mon recul sur la profession. Je ne suis pas toute-puissante, toute-sachante, vous avez le droit de ne pas être d’accord.

Ce sont les témoignages anonymes de la part d’un de nos confrères ou consoeurs, leurs souvenirs de jeune vétérinaire et les difficultés rencontrées qui m’orientent sur le choix des sujets. J’émets quelques points de réflexion et je vous suggère une solution, pas forcément facile mais la plus applicable et pratique possible. 

Pour écouter tous ces témoignages, rendez-vous sur Spotify ou Instagram.